Une nacelle, en silence,
Vogue sur un lac d’azur ;
Tout doucement elle avance,
Sous un ciel tranquille et pur.
Mais soudain le vent s’élève,
Chassant un nuage noir,
Et les vagues qu’il soulève
Font trembler, car c’est le soir.
Grande alors est la détresse
Des voyageurs éperdus ;
Grande est aussi leur faiblesse,
Leur foi ne les soutient plus.
Mais il en est Un qui veille
Sur eux tous, bien qu’endormi,
Ah ! faudra-t-il qu’on l’éveille ?
N’est-il plus leur tendre Ami ?
Maître, es-tu donc insensible ?
Tu le vois, nous périssons !
Tout miracle t’est possible,
Sauve-nous, nous t’en prions !
D’eux aussitôt il s’approche,
Puis il dit au vent : Tais-toi !
Et tendrement leur reproche
D’avoir eu si peu de foi.
Ainsi, souvent dans la vie,
L’orage assombrit nos cœurs,
Bien que pour nous Jésus prie,
Prêt à calmer nos terreurs.
Comptons mieux sur sa tendresse :
Son cœur ne saurait changer ;
De ses brebis en détresse
Il est toujours le Berger.
Enregistrement : Villeurbanne